17 mars 2010

Action de prévention Bas-Rhin

Conférence sur le bilinguisme animée par une collègue, adhérente de notre association O.P.AL.



Dans les D.N.A
Sarre-Union / « Intérêt et particularités de la scolarité bilingue »

« Il faut rester patient »



Jugée quelque peu « idyllique » par certains parents, l'intervention de Nathalie Richard, vendredi au centre socioculturel à Sarre-Union, a donné lieu à un débat animé dans le public. (Photo DNA)

Vendredi soir, Nathalie Richard, orthophoniste originaire de Strasbourg, a donné une conférence au centre socioculturel de Sarre-Union sur l'intérêt et les particularités de la scolarité bilingue.

Dans la salle clairsemée mais attentive, quinze personnes, parents ou enseignants, étaient là pour s'informer des bienfaits de l'apprentissage précoce de l'allemand. Organisée par l'association pour le bilinguisme dans les écoles de Sarre-Union et environs (ABESUE), cette conférence avait pour but d'apporter des réponses aux parents intéressés par cette formation et de mettre à mal un certains nombres d'idées reçues.
Avant l'intervention de Nathalie Richard, Jochen Reitnauer, président, a rapidement présenté le bilinguisme en Alsace. Mis en place dans le Bas-Rhin en 1991 à la suite d'une demande de parents, le parcours bilingue concerne aujourd'hui environ 12 000 élèves. Cet enseignement est dispensé dans une grande partie de la région ; mais en Alsace Bossue, Sarre-Union est la seule ville où il est offert.

« L'oreille d'un bébé est
capable d'assimiler toutes
les langues du monde »

Jochen Reitnauer a ensuite cédé la parole à Nathalie Richard, familière de cette question, puisqu'elle constituait son sujet de thèse. Sa mission, lors de cette soirée, était principalement de contrecarrer les inquiétudes que peuvent avoir certains parents face à l'enseignement bilingue de l'allemand.

Pour elle, l'apprentissage précoce n'est pas problématique. Plus l'enfant est jeune, plus il est réceptif, car « l'oreille d'un bébé est capable d'assimiler toutes les langues du monde ».
Cependant, selon la jeune orthophoniste, l'allemand, même appris jeune, ne supplantera jamais le français, qui reste la première langue de l'enfant : celle qu'il parle à la maison ou dans la cour. Ainsi, la parité horaire permet de réserver un temps suffisant à la seconde langue.
Si l'enseignement scolaire est très important, Nathalie considère que le soutien familial est primordial pour la motivation de l'enfant. Ainsi, même dans les familles francophones, l'allemand doit être mis en avant. « S'il est dévalorisé, l'enfant ne verra pas l'intérêt de l'étudier. »

On sous-exploite
en France les capacités
par rapport aux langues

Autre inquiétude récurrente des parents : cette formation serait élitiste et réservée aux enfants ayant des facilités. Faux, selon Nathalie Richard pour qui, « en France, on sous-exploite les capacités par rapport aux langues. » Le cerveau des enfants serait même fait pour un tel apprentissage.
Et les bénéfices du bilinguisme ne s'arrêtent pas là. Il permet de découvrir sa propre langue, développer la mémoire et la souplesse d'esprit, s'ouvrir à une autre culture...
Quant aux fautes de langues, autre inquiétude répandue chez les parents, l'orthophoniste préfère relativiser le problème. Si les enfants ont un retard, ils progressent néanmoins dans les deux langues, tout en allant à leur rythme. « En conclusion, il faut rester patient. L'enfant ne sera pas tout à fait bilingue à la fin de la maternelle. Il va acquérir une aisance orale dès la fin du CP et révélera tout son potentiel vers dix-onze ans. »

A.M.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire