9 juin 2010

Lettre au Président de la République: des présidents de départements et de régions s'engagent

Colmar, le 8 Juin 2010,
Monsieur Nicolas SARKOZY
Président de la République
Palais de l’Elysée
Rue Saint Honoré
75000 PARIS


Monsieur le Président de la République,

Je m'associe, par la présente, à de nombreux collègues responsables syndicaux de départements ou de région, afin de vous solliciter directement aujourd’hui, concernant la situation de toute une profession : les orthophonistes français. Une profession qui souffre de n’être pas entendue ni considérée par nos ministres et nos tutelles.

Les orthophonistes sont des professionnels de santé, auxiliaires médicaux. Ils sont au service de nos concitoyens de tous âges qui souffrent dans leur communication ; chaque jour, les quelque 17 000 praticiens que nous sommes prennent en charge en moyenne 12 patients, et en une semaine, ce sont donc plus de 500 000 patients qui sont soignés par les orthophonistes, ce sont plus de 500 000 familles qui sont touchées par les troubles de la communication.

Les orthophonistes font leur travail avec dignité et sérieux, et dispensent des soins de qualité ; s’ils sont libéraux, ils sont tous conventionnés ; 30% des orthophonistes sont salariés et exercent dans le même respect du champ de compétences et des règles déontologiques. Les orthophonistes ont un beau métier, mais la passion ne suffit pas, il faut pouvoir vivre dignement de son métier.

Peut-être ne le savez-vous pas, Monsieur le Président : les orthophonistes ont une formation qualifiante qui dure actuellement 4 ans à l’université (faculté de médecine). En transposant ce contenu de formation en crédits d’études tels que préconisés par la charte de Bologne, cela correspond à un niveau master.

Avec cette formation initiale, avec les responsabilités qui sont les siennes, un orthophoniste salarié de la fonction publique hospitalière débute sa carrière avec un salaire un peu au-dessus du SMIC ! Il est classé en catégorie B. Cette situation que notre fédération dénonce depuis des années est scandaleuse…

En libéral, la situation n’est pas plus brillante : depuis 2002, oui, cela fait 8 ans maintenant, la lettre-clé AMO n’a pas été revalorisée, alors que les charges et les contraintes administratives n’ont fait que s’alourdir. Si un orthophoniste libéral travaille plus, il gagne de moins en moins.

Monsieur le Président de la République, il ne me reste plus que l’espoir de pouvoir compter sur vous et sur votre appui pour défendre notre métier. Il faut en effet, et de façon urgente :
- que le statut des orthophonistes salariés soit revalorisé de manière conséquente
- que la lettre-clé et l’indemnité de déplacement (actuellement à 1,52 € !) soient vite augmentées
- que les ministères de la santé et des enseignements supérieurs accélèrent les négociations en cours depuis plusieurs années pour l’inscription de la formation initiale des orthophonistes dans l’architecture L-M-D et la reconnaissance à niveau Master, comme c’est le cas dans la majorité des pays membres de l’Union européenne.

J’en appelle à vous, Monsieur le Président de la République, pour qu’un peu « d’oxygène » soit accordé à notre profession dévouée.

Dans quelques jours, notre Fédération tient son congrès à Vichy. Afin d’appuyer une partie de nos revendications dans ce contexte, je me permets d'attirer votre attention sur l'urgence et l'ancienneté de ce dossier et de faire appel à votre haute bienveillance, sachant que vous avez des dossiers à traiter, en grand nombre.

Je vous remercie donc de l’attention particulière que vous porterez à ma demande, et vous prie de croire, Monsieur le Président de la République, à l’expression de ma Haute Considération.
Magali Dussourd-Deparis
Présidente du Syndicat Régional des Orthophonistes dAlsace
Si vous acquiescez à la lecture de cette lettre, imprimez-la, aposez votre cachet et expédiez-la à notre Président de la République.

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