19 mars 2010

Dyscalculie - Lydie Morel dans l'canard

Ci-dessous à lire l'interview de Lydie MOREL notre collègue de cogi'act publiée le 10 mars dans le Républicain Lorrain

Lydie Morel, orthophoniste : «Un trouble très peu fréquent»

Comment l’orthophoniste dépiste-t-il la dyscalculie ?
Lydie MOREL
: «D’abord, c’est un trouble très peu fréquent et on en parle chez les enfants de plus de 8 ans. En orthophonie on parle de "dyscalculie et troubles du raisonnement logico-mathématique". Nous rencontrons des enfants qui ont des difficultés d’entrée dans les mathématiques parce que leurs piliers logiques ne sont pas construits.»
Qu’essaye-t-on de mettre en évidence ?
«On essaye de voir quel rapport l’enfant a aux choses. Plus clairement, est-ce qu’il compare les choses, est-ce qu’il les met en relation de similarité, de ressemblance, est-ce qu’il les hiérarchise, fait des relations d’inclusion comme par exemple "fleur et tulipe", est-ce que ces enfants, au niveau des connecteurs que sont les mots "tous, quelque, chacun" comprennent ce que ça signifie. On travaille aussi sur sa sensibilité aux éléments de contradiction. Comment il prend en compte l’argument d’un autre, s’il le confirme ou l’infirme. Et on explore aussi son langage, car assez souvent les enfants présentent des troubles du langage oral ou écrit.»
Y a-t-il plus d’enfants atteints de dyscalculie ?
«Cela semble être le cas, mais c’est dû à un élargissement de la norme au niveau de l’intelligence qui date de 1984. Les enfants qui avaient moins de 90 de QI étaient orientés vers des sections spécialisées. Les établissements où on les dirigeait permettaient de lutter contre les difficultés d’apprentissage. Depuis 1984, la norme est passée à 70. Donc ceux qui bénéficiaient d’une prise en charge particulière sont considérés comme enfants à intelligence ordinaire. Mais ils ont de telles difficultés qu’on les épingle de troubles " dys ", simplement parce qu’ils sont plus lents. Ils ont simplement besoin d’un peu plus de temps que les autres. Cette étiquette, c’est très grave pour eux.»

Propos recueillis par Monique RAUX.

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